Etienne Benjamin s’évertue à ne pas établir de frontière entre l’Architecture, les Arts Décoratifs, l’Art et les objets d’une manière générale.

Il les associe constamment, comme des matériaux, matériaux à bâtir...

La multitude de ponts visibles ou invisibles, qui, selon lui, en découlent, et la résonnance qui y opère, dimensionne sa vision de l’espace-temps. De ce terreau fertile aux interactions, il en fait un laboratoire du devenir de « notre » cadre de vie.


Cette particularité à transposer un profond respect du passé, vers un avenir rêvé et construit, et ce, à travers un présent résolument contemporain, va devenir sa signature.

Dans chacun de ses chantiers, il joue, comme d’autres d’un instrument, à repenser dans le temps la partition d’une perspective, une proportion, une lumière, une ligne.

Le temps d’une époque peut restreindre l’espace dans la mesure où il fige le présent. Le travail d’Etienne débloque cela. Il s’opère un dépassement du moment présent, dans une transformation du « point » de singularité, en une ligne, puis en un espace … un horizon, où « passé-présent-avenir » reste réunis et installent leur espace.

Au nom de cela, ses chantiers sont des prétextes à réunir un nombre incommensurable de paramètres en UNE équation, sans pour autant, s’écarter du simple et du juste, grâce à l’échange et l’intrication qui s’y opère.

Parmi tout ces paramètres, il y a en un central et paradoxal : le subtil effort que tout ceci ne se voit pas, qu’on puisse le deviner, mais pas le débusquer.


Tout en s’attelant à des chantiers très diversifiés et d’ampleur internationale, il s’obstine, aussi, à poursuivre le travail de son père en matière de restauration du patrimoine de sa si chère Touraine, et ce, en dirigeant des campagnes importantes de travaux de plusieurs propriétés historiques.

Ces différentes expériences, renforcent sa capacité, à offrir une réponse plus élargie à certaines demandes (des travaux à la mise en scène de mobilier, d’oeuvres d’Art). Ce qui aurait tendance à le positionner, aujourd’hui plus en Décorateur qu’Architecte ou Maître d’oeuvre.

« Il y a une vingtaine d’années, j’ai déserté les bancs de la fac pour ouvrir une petite galerie d’art dans Paris. Là, j’exposais des objets et des meubles que je chinais, d’autres que je réalisais…

J’avais ouvert l’espace à quelques artistes de mon entourage au cours d’expositions temporaires … par économie, je vivais dans l’espace et passais une bonne partie de mon temps à mettre en scène le lieu. Ce n’était plus une simple galerie mais un lieu de vie qui révélait les objets et les oeuvres dans leurs fonctions du moment. Certains clients ont apprécié et m’ont confié leurs espaces personnels ou professionnels. De fil en aiguille, j’ai pu développer un métier d’architecte d’intérieur qui s’est avéré de plus en plus passionnant. Trouver des corps de métiers fiables qui mesurent le sens du détail, affiner une relation de confiance avec eux a été la principale difficulté … les chantiers se sont succédés … J’ai eu la chance d’en partager un avec mon père, architecte du patrimoine. Il s’agissait du Château de Valmer, petit joyau tourangeau qui complétait à merveille l’ensemble des vielles pierres qu’il avait pu restaurer en Touraine …, il m’a ouvert les yeux sur des clefs qu’il m’avait mis dans les mains depuis ma petite enfance. Puis il s’est éteint … quelques années plus tard des amis que j’avais meublés entièrement 10 ans auparavant à Londres m’ont offert une opportunité fabuleuse : diriger les travaux de leur maison New yorkaise. Il s’agissait d’une Brownstone typique d’Upper East Side: un jardin et trois étages étrangement très mal aménagés par un couple de scandinave il y 30 ans. Deux Ans de travaux et 26 voyages plus tard : 1 étage en plus, toute la façade sur le jardin abattue puis remontée en verre et avancée de 3,5 m dans le jardin; le sous sol et le jardin décaissés de 60 cm; un grand escalier central en acier, bois et verre; un ascenseur pour joindre les 7 niveaux, un container avec 350 m2 de parquet provenant d’un immeuble parisien, un autre container comprenant la cuisine et du mobilier… »

Etienne Benjamin - 15 rue Saint Dominique 75007 Paris - Manoir du Plessis 37510 Savonnières - France - Tél +33 (0)6 73 48 12 66 - mail@etiennebenjamin.com